“La défaite de la Commune a mené à l’effondrement en fait de la Première Internationale. La victoire du pouvoir soviétique a conduit à la création de la Troisième Internationale. Mais Marx – à la veille de la Révolution – conseillait aux communards, non l’insurrection, mais l’organisation! A la rigueur, on pourrait encore comprendre que Kautsky apportât ce témoignage afin de démontrer combien Marx sous-estimait l’acuité de la situation à Paris. Mais Kautsky veut à tout prix exploiter le conseil de Marx pour souligner le préjudice que portent au mouvement les insurrections en général. Pareil à tous les mandarins de la social-démocratie, Kautsky voit avant tout dans l’organisation un moyen de gêner l’action révolutionnaire. Si même on se limite à la question de l’organisation, il convient de ne pas oublier que la Révolution de novembre avait été précédée par les neuf mois d’existence du gouvernement de Kerensky, au cours desquels notre parti s’occupa, non sans succès, et d’agitation et d’organisation. La Révolution de novembre a été accomplie après que nous eûmes conquis l’écrasante majorité dans les soviets d’ouvriers et de soldats de Pétersbourg, de Moscou et, en général, dans tous les centres industriels du pays, et transformé tes soviets en organisations puissantes, dirigées par notre parti. Chez les communards, il n’y eut rien de semblable. Enfin, nous avions derrière nous l’héroïque Commune de Paris, de l’effondrement de laquelle nous avions tiré cette déduction qu’il appartient aux révolutionnaires de prévoir les événements et de s’y préparer” [Léon Trotsky, La Commune de Paris et la Russie des Soviets, 1920, (in) L. Trotsky, ‘Terrorisme et communisme’, 1963]