“Le ‘Clearing of Estates’ ou, comme on disait, l’expulsion des paysans, se fit surtout sentir en Allemagne, après la Guerre de Trente Ans et provoqua encore en 1790, en Saxe élective des soulèvements de paysans. Cette pratique sévissait notamment en Allemagne orientale. Dans la plupart des provinces de Prusse, Frédéric II fut le prmier à garantir le droit de propriété aux paysans. Après la conquête de la Silésie, il obligea les propriétaires fonciers à reconstruire les cabanes, les granges, etc. et à fournir aux paysans bétail et outils. Il avait besoin de soldats pour son armée et de contribuables pour son Trésor. On se fera d’ailleurs une idée de la vie agréable que le paysan menait sous son régime de malversations financières et sous le mélange de despotisme, de bureaucratie et de féodalisme qui tenait lieu de gouvernement, en lisant ces lignes, écrites par son admirateur Mirabeau: “Le lin fait donc une des grandes richesses du cultivateur dans le Nord de l’Allemagne. Malheuresement pour l’espèce humaine, ce n’est qu’une ressource contre la misère, et non un moyen de bien-être. Les impôts directs, les corvées, les servitudes de tout genre écrasent le cultivateur allemand, qui paie encore des impôts indirects dans tout ce qu’il achète…et pour comble de ruine, il n’ose pas vendre ses productions où et comme il veut; il n’ose pas acheter ce dont il a besoin aux marchands qui pourraient le lui livrer au meilleur prix. (…)””. [Karl Marx, Le Capital] [in Marx, L’Expropriation originelle, 2001]