“Survint alors la première grande attaque scientifique contre la scienze marxiste. Elle était menée par un savant, socialiste lui-même, et qui jouissait d’une influence considèrable sur le mouvement ouvrier allemand. Les critiques du Dr Dühring, professeur à l’Université de Berlin, portaient en général sur les trois livres; elles lacèraient sans merci Marx et ses dogmes. «Scolastique, sectaire, incapacité de facultés de pénétration et d’organisation, déformation de la pensée et du style, trivialité du langage, vanité, duperie, conceptions stupides qui ne sont, en fait, que les représentations bâtardes d’une fantasie de la logique et de l’historie, décevant imbroglio, inaptitude philosophique et scientifique» (18). Et, disait ce socialiste, les théories de Marx conduisent pratiquement, à un système autocratique révoltant alors que leur but devrait être «anticratique!» (19). Bakounie «redivivus». Pour la première fois, «notre théorie» dut se retrancher derrière une position de défense. Engels se mit au travail. Il écrivit un livre contre «la Révolution dans la Science du Sieur Eugène Dühring». Marx lui-même y collabora en écritant un chapitre, et ce fut, sans contredit, une oeuvre importante. Elle présentait pour la première fois la philosophie économique de l’Histoire sous une forme concrète et compréhensive. Il en résulta néanmoins un surcroît d’amertume. Elle parut en extraits dans le journal du parti: «Forwärts» (a). On suggèra au congrès annuel du parti de suspendre la publication de ces extraits, car «il n’offraient aucun intérêt pour la majorité des lecteurs et, en fait, leur répugnaient au plus haut degré» (20). Avec beaucoup de travail et de peines, on arrrive a un compromis. L’ «Anti-Dühring», l’oeuvre commune de Marx et d’Engels qui devait plus tard figurer comme le second document important du socialisme marxiste, fut exclus des pages de «Forwärts», et publié dans un supplement. Au cours de l’année 1878, des coups de feu furent tirés deux fois contre l’empereur d’Allemagne. L’un le manqua, l’autre le blessa. Aucun des assassins n’etait membre du parti, mais tous deux sympathisaient avec le camp «rouge». Cela souleva une tempête contre le parti marxiste que Marx considerait lui-même comme si tiéde et si apathique. Le pays, au contraire, jugea que la fureur empoisonnée du parti avait dépassé les bornes. On avait atteint une limite. Même un pays libéral ne pouvait laisser abuser de son libéralisme pour aller à sa perte. Et l’ancienne incitation de meurtre de Marx tut évoquée pour porter témoignage contre le parti. L’apologie qu’il avait faite de la Commune de Paris et du meurtre des otages, fut un témoignage de plus. Parlant au Reichstag, Bismarck demanda la suppression des organizations socialistes et de la presse socialiste. Les débats durérent plusieurs semaines. Jamais auparavant le socialisme n’avait suscité de si profonds débats, et il y eut des minutes du plus haute intérêt” (pag 392-393)]Léopold Schwarzschild, ‘Karl Marx’, Editions du Pavois, Paris, 1950] [(18) Fréderic Engels, ‘Anti-Dühring’, p. 28, Edition anglaise; (19) Gustav Mayer, ‘Frédéric Engels’, Edition américaine, p. 236; (20) Franz Mehring, ‘Karl Marx’, Editions allemande, p. 517; (21) Otto von Bismarck, Discours au Reichstag Allemand, 17 septembre 1878; (a) ‘En avant’]
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- Articolo pubblicato:14 Gennaio 2025