“Le révolutionnaire prolétarien doit avant tout comprendre que le ‘marxisme’, seule théorie scientifique de la révolution prolétarienne, n’a rien de commun avec l’attente fataliste de la “dernière” crise. Le marxisme est, par son essence même, une ‘direction pour l’action révolutionnaire’. Le marxisme n’ignore pas la volonté et le courage, mais les aide à trouver la voie juste. Il n’y a aucune crise qui ‘d’elle-même’ puisse être “mortelle” pour le capitalisme. Les oscillations de la conjoncture créent seulement une situation dans laquelle il sera plus facile ou plus difficile au prolétariat de renverser le capitalisme. Le passage de la société bourgeoise à la societé socialiste présuppose l’activité de gens vivants, qui font leur propre histoire. Ils ne la font pas au hasard ni selon leur bon plaisir, mais sous l’influence de causes objectives déterminées. Cependant, leurs propres actions – leur initiative, leur audace, leur dévouement ou, au contraire, leur sottise et leur lâcheté – entrent comme des anneaux nécessaires dans la chaîne du dévelloppement historique. Personne n’a numéroté les crises du capitalisme et n’a indiqué par avance laquelle d’entre elles serati la “dernière”. Mais toute notre époque et surtout la crise actuelle dictent impérieusement au prolétariat: Prends le pouvoir! Si, pourtant, le parti ouvrier, malgré des conditions favorables, se révèle incapable de mener le prolétariat à la conquête du pouvoir, la vie de la societé continuera nécessairement sur les bases capitalistes – jusqu’à une nouvelle crise ou une nouvelle guerre, peut-être jusqu’au complet effondrement de la civilisation européenne” [Extrait de ‘Où va la France?’, recueil d’articles écrits entre octobre 1934 et juillet 1936, donc pour l’essential lors du séjour de Trotsky en France, p. 60] [(in) Leon Trotsky a cura di Jean Baechler, ‘Politique de Trotsky’, Paris, 1968]
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- Articolo pubblicato:10 Febbraio 2016