Nella società socialista senza l'insicurezza dell'esistenza non ci sarà più bisogno della religione

“La société socialiste s’efforcera-t-elle de détruire la religion en interdisant l’enseignement religieux et la célébration des cultes? Marx et Engels ont toujours nettement repoussé de telles conceptions. Lorsqu’en 1874 les réfugiés blanquistes de la Commune firent entrer dans leur programme, à l’exemple de la grande Révolution française, des décrets antireligieux, Frédéric Engels leur répondit: “Les persécutions constituent le meilleur moyen de favoriser des convictions indésirables. Le seul service que l’on puisse encore aujourd’hui rendre à Dieu est de proclamer l’athéisme article de loi obligatoire”. Et lorsque Eugène Dühring incorpora dans son utopie de l’avenir des mesures antireligieuses, Engels railla: “Il excite ses gendarmes de l’avenir contre la religion et contribue ainsi à en faire une martyre et à prolonger son existence”. Marx et Engels concevaient tout autrement la disparition des grandes religions historiques. Ils déclaraient: “Le besoin de conceptions et de cérémonies religieuses chez les hommes découle de leurs conditions d’existence économiques et sociales. Les hommes qui grandiront dans une société déja développée n’éprouveront plus ce besoin. La société socialiste ne “ravira” sa religion à personne, n’interdira à personne de vivre en toute liberté conformément à sa religion. Mais les hommes d’une societé socialiste, libérés de la misère et de l’insécurité de l’existence, vivront dans des conditions telles que le besoin de conceptions religieuses disparaîtra peu à peu. C’est ainsi que la religion mourra ‘de sa mort naturelle'(1). C’est dans ce sens que Marx considère que l’uno des principales tâches du socialisme est de “débarrasser les consciences du fantôme religieux”. Marx ne pensait pas, comme les idéologues bourgeois, que l’on puisse libérer les hommes du “fantôme religieux” dans la société capitaliste même, par le seul moyen de la propagande anti-religieuse. L’une des idées fondamentales du socialisme marxiste est, au contraire, que l’on ne peut transformer l’idéologie religieuse des masses qu’au fur et à mesure de la transformation de la base économique de cette idéologie (…)” [Otto Bauer, Le socialisme, la religion et l’Église. Contribution à l’explication du Programme de Linz, Bruxelles, 1928] [(1) Engels: ‘L’anti-Dühring’]