“Quelques mots supplémentaires sur le caractère de Lénine. Vladimir Ilitch était , dans sa vie personelle, un homme d’une grande simplicité et modestie. Au Kremlin, il continua la modeste vie de reclus qu’il avait menée en tant que révolutionnaire professionnel, recevant peu. Lénine était très aimable et souvent même affectueux dans ses relations personnelles, non seulement avec ses camarades et amis, mais aussi avec tous ceux avec qui il était en contact: tandis que, dans sa vie publique et ses écrits, il était et resta un des polémistes les plus implacables, il ne pouvait sacrifier les intérêts de la cause à ceux de la courtoisie. (…) C’était un homme d’un courage, d’un contrôle de soi et d’une calme exceptionnels – des qualités qu’il gardait dans le contexte le plus difficile et qui ne l’empêchaient cependant pas d’être extrêmement sensible aux souffrances des autres. Pendant les périodes les plus difficiles de la vie de la république, alors qu’elle combattait pour son existence même, il informait ses camarades d’exemples de pauvreté qui l’avaient atteint de toutes les régions du pays. C’était à l’époque où le pouvoir soviétique considérait comme idéal d’avoir 200 millions de pouds de pain pour satisfaire la faim des ouvriers et des citoyens. L’éloquences de Lénine est aussi bien connue que l’homme lui-même. C’était quelque chose de nouveau et de sans précédent. Expliquer une situation aussi complexe que celle de la révolution sociale dans un pays comme la Russie, avec les changements rapides de rapports, exigeait l’art de traduire en un langage simple l’était de choses complexe à l’intérieur comme à l’extérieur. Les gens qui ignoraient cet art pouvaient, à partir des discours de Lénine, le prendre pour un doctrinaire et “un homme de système”. Il n’y a pourtant aucun homme au monde qui puisse être aussi réaliste que Lénine. Bien qu’il ne contînt aucun élément pathétique, le pouvoir oratoire de Lènine captivait à ce point l’esprit de ses auditoires qu’ils restaient captivés des heures entières” [C. Rakovsky, Lénine: souvenir d’un vieux camarade, Grenoble, 1984] [Lenin-Bibliographical-Materials] [LBM*]