“Cet aspect des choses se vérifie complètement quand on considère un capitaliste en particulier, qui a évidemment le droit, soit de prêter son capital, soit de l’appliquer lui-même à la production. Il n’en est plus de même quand on se place, ainsi que le font quelques économistes vulgaires, au point de vue du capital social. Il est alors absurde d’admettre que tout le capital de la société puisse être transformé en capital-argent sans qu’il se trouve des individus pour acheter et mettre en valeur les moyens de production, qui représentent tout le capital à part la fraction relativement petite existant en argent. Et il est encore plus absurde d’admettre que dans la production capitaliste le capital puisse donner un intérêt sans qu’il fonctionne comme capital productif, sans qu’il engendre de la plus-value, dont l’intérêt n’est qu’une partie. Si des capitalistes en nombre très considérable se décidaient à transformer leur capital productif en capital-argent, il en résulterait une dépréciation énorme du capital-argent et une baisse extraordinaire du taux de l’intérêt; une bonne partie d’entre eux serait dans l’impossibilité de vivre du produit des intérêts et se verrait dans la nécessité de redevenir capitalistes industriels.” [Karl Marx, Livre III du Capital] [in Kalr Marx, Le capital financier, 2012]