“Comme celui des pays voisins, le capitalisme suisse connaît à la fin du XIXe et au début de XXe siècle une époque extraordinairement florissante. Les petites entreprises de caractère patriarcal et familial font place – mais sans disparaître complètement – aux grandes societés anonymes. De nouvelles branches d’industrie prennent leur essor; d’autres, anciennes, connaissent un développement inconnu jusqua-là. La proportion des ouvriers de fabrique par rapport à la population résidente passe de 48 pour mille en 1882 à 55 en 1888, 64 en 1895, 73 en 1901 et 87 en 1911. En même temps, la population se concentre dans les villes: alors qu’en 1880, 15% de la population vit dans les grandes villes, ce chiffre a passé en 1910 à 26%. La population de la ville de Zurich passe de 87.000 en 1880 à 215.000 en 1910. La proportion des travailleurs étrangers dans la population augmente considérablement, surtout dans les grands centres industriels. Alors qu’en 1850 30 habitants sur 1.000 en Suisse étaient de nationalité étrangère, cette part passe à 74 en 1880 et à 147 en 1910. De plus, la composition de cette population étrangére se modifie: dans le même temps où le nombre d’Allemands en Suisse se multiplie par deux, de 1880 à 1910, celui de les Italiens quintuple. Or les Allemands travaillant en Suisse sont en majorité des artisans, des ouvriers de la petite métallurgie (serruriers, ferblantiers) ou des ouvriers spécialisés, tandis que les Italiens sont monoeuvres dans le chantiers de construction et les fabriques. Ces considérations sont essentielles pour notre sujet: il ne faut pas oublier, lorsqu’on parle du mouvement ouvrier, des grèves, etc., qu’une grande partie de la classe ouvrière suisse est composée d’immigrés, ainsi que le notait déja Lénine: «Le trait spécifique de l’impérialisme en Suisse est l’exploitation croissante des ouvriers étrangers privés de droits par la bourgeoisie de ce pays, qui fonde ses espoirs sur la division entre ces deux catégories d’ouvriers» (20)” (pag 52-53) [Philippe Garbani Jean Schmid, ‘Le syndicalisme suisse. Histoire politique de l’Union syndicale, 1880 – 1980’, Editions d’En Bas, Lausanne, 1980] [(20) V.I. Lénine, Les Tâches des Zimmerwaldiens de gauche…, in: Oeuvres complètes, Moscou, tome XIII, p. 160]; “Come quello dei paesi vicini, il capitalismo svizzero ha vissuto un periodo straordinariamente fiorente tra la fine del XIX e l’inizio del XX secolo. Le piccole imprese di natura patriarcale e familiare stanno cedendo il passo – ma non scomparendo del tutto – alle grandi aziende anonime. Nuovi rami industriali decollano; altri, vecchi, conoscono uno sviluppo fino ad ora sconosciuto. La proporzione degli operai di fabbrica in rapporto alla popolazione residente va dal 48 per mille nel 1882 ai 55 nel 1888, 64 nel 1895, 73 nel 1901 e 87 nel 1911. Allo stesso tempo, la popolazione si concentra nelle città: mentre nel 1880 il 15% della popolazione viveva nelle grandi città, nel 1910 questa percentuale salì al 26%. La città di Zurigo è passata da 87.000 nel 1880 a 215.000 nel 1910. La proporzione di lavoratori stranieri nella popolazione è aumentata notevolmente, soprattutto nei grandi centri industriali, mentre nel 1850 30 abitanti su 1.000 in Svizzera erano di nazionalità straniera, questa proporzione sale a 74 nel 1880 e a 147 nel 1910. Inoltre, la composizione di questa popolazione straniera cambia: nel periodo in cui il numero di tedeschi in Svizzera raddoppia, dal 1880 al 1910, quello degli italiani quintupla. Tuttavia, la maggioranza dei tedeschi che lavorano in Svizzera sono artigiani, operai della piccola metallurgia (fabbri, lattonieri) o operai specializzati, mentre gli italiani lavorano nei cantieri e nelle fabbriche. Queste considerazioni sono essenziali per il nostro tema: non dobbiamo dimenticare, quando si parla di movimento operaio, scioperi, ecc., che gran parte della classe operaia svizzera è composta da immigrati, come ha già notato Lenin: “La caratteristica specifica dell’imperialismo in Svizzera è il crescente sfruttamento dei lavoratori stranieri privati di diritti da parte della borghesia di questo Paese, che basa le sue speranze sulla divisione tra queste due categorie di lavoratori” (20)” (pag 52-53) [Philippe Garbani Jean Schmid, ‘Le syndicalisme suisse. Histoire politique de l’Union syndicale, 1880 – 1980’, Editions d’En Bas, Lausanne, 1980] [(20) V.I. Lénine, Les Tâches des Zimmerwaldiens de gauche…, in: Oeuvres complètes, Moscou, tome XIII, p. 160] [Lenin-Bibliographical-Materials] [LBM*]