“L’éducation internationaliste des ouvriers des pays oppresseurs doit nécessairement consister, en tout premier lieu, à prêcher et à défendre le principe de la liberté de séparation des pays opprimés. Sinon, pas d’internationalisme. Nous avons le droit et le devoir de traiter d’impérialiste et de gredin tout social-démocrate d’une nation oppressive qui ne fait pas cette propagande. Cette revendication doit être posée d’une façon absolue, sans aucune réserve, quand bien même l’éventualité de la séparation ne devrait se présenter et être “réalisable”, avant l’avènement du socialisme, que dans un cas sur mille. Nous avons le devoir de développer chez les ouvriers l'”indifférence” à l’égard des distinctions nationales. C’est incontestable. Mais non pas l’indifférence que professent les annexionnistes. Un membre d’une nation oppressive doit rester “indifférent” à la question de savoir si des petites nations font partie de son Etat ou d’un Etat voisin, ou bien sont indépendantes, selon leurs sympathies : s’il n’y est pas “indifférent”, il n’est pas social-démocrate. Pour être un social-démocrate internationaliste, il faut penser non pas seulement à sa propre nation; il faut placer au-dessus d’elle les intérêts de toutes les nations, leur liberté et leur égalité de droits à toutes. En “théorie”, tout le monde est d’accord sur ce point, mais dans la pratique, on manifeste précisément cette indifférence qui est propre aux annexionnistes. C’est là la racine du mal. Au contraire, le social-démocrate d’une petite nation doit reporter le centre de gravité de son agitation sur le premier mot de notre formule générale: “union librement consentie” des nations. Il peut, sans faillir à ses obligations d’internationaliste, être à la fois pour l’indépendance politique de sa nation, et pour son intégration à un Etat voisin X, Y, Z, etc. Mais il doit en tout état de cause lutter contre la mentalité étriquée de petite nation, la tendance à s’isoler et à se replier sur soi-même pour la prise en considération du tout et de l’universel, pour la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général. Les gens qui n’ont pas approfondi cette question trouvent “contradictoire” que les social-démocrates des nations qui en oppriment d’autres insistent sur la “liberté de séparation”, et les social-démocrates des nations opprimées, sur la “liberté d’union”. Mais un peu de réflexion montre que, pour parvenir à l’internationalisme et à la fusion des nations en partant de la situation actuelle, il n’y a pas et il ne peut y avoir d’autre voie. Et ceci nous amène à la situation particulière de la social-démocratie hollandaise et polonaise” [V.I. Lenin, Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. (1916), ‘marxists.org’. stampa 2017] [Lenin-Bibliographical-Materials] [LBM*]
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- Articolo pubblicato:9 Aprile 2017