“”L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire des luttes de classes” dit le début du premier chapitre du ‘Manifeste’ (“Bourgeois et Prolétaires”) dont la traduction par Helen Mc Farlane est publiée par le ‘Red Republicain’ en novembre 1850 (32). Dans le même numéro du ‘Red’, un article de Howard Morton – nom dans lequel A.R. Schoyen suggère de voir un pseudonyme de Helen Mc Farlane – recommande: “N’espérez pas d’aide d’une autre classe que la vôtre. N’escomptez pas vous émanciper par d’autres efforts que le vôtres. Ne perdez pas votre temps à essayer de convertir au Chartisme des membres de la partie soi-disant “respectable” de la société”. Dans sa préface au ‘New World’, Jones pense, lui, comme le fait d’ailleurs le ‘Manifeste’, qu’il es possible que les couches les moins favorisées des classes moyennes viennent grossir les rangs du prolétariat, mais “Le danger pour nous serait que nous nous unissions ‘avant l’heure’ – que nous nous unissions sur des bases qui avantageraient la classe moyenne seulement”. Particulièrement nette est la lettre ouverte que Jones adressera, en 1852, à Weydemeyer, officier d’artillerie prussien, membre de la Ligue des Communistes, émigré aux Etats-Unis en 1851, pour être insérée dans le ‘New-York Democrat’ auquel Weydemeyer collaborait, en réponse à un certain Carl Heinzen qui avait fait mention du nom et des positions de Jones: “(…) M. Heinzen, semble-t-il, ignore complètement la lutte des classes qui se déroule en Angleterre (…) Comment quiconque avec la moindre connaissance des affaires anglaises peut ignorer la lutte des classe est, pour moi, chose surprenante (…). Le Dr: Marx, mon ami politique et personnel, doit pouvoir, d’après ses propres observations, vous confirmer ce fait” (33)” [Hugues Journès, Une litterature revolutionnaire en Grande-Bretagne: la poesie Chartiste, 1991] [“(32) Publiée dans le ‘Red’ des 9, 16, 23 et 30 novembre 1850. “Manifesto of the German Communist Party”. Pour ce pseudonyme, “Howard Morton”, voir A.R. Schoyen, ‘The Chartist Challenge: a portrait of George Julian Harney (1958), p. 203-4; (33) “An open letter from Ernest Jones to Weydemeyer, London, March E, 1852 – publ. in ‘Bulletin of the International Institute of Social History, 1950, avec commentaire de Fr. de Jong Edz”]