“L’époque du capitalisme relativement pacifique est révolue sans retour. L’impérialisme apporte à la classe ouvrière une aggravation inouïe de la lutte des classes, de la misère, du chômage, du coût de la vie, de la domination des trusts, du militarisme, ainsi que la réaction politique qui relève la tête dans tous les pays, même les plus libres. La signification réelle du mot d’ordre de la «défense de la patrie» dans la guerre actuelle, c’est la défense du «droit» pour «sa» bourgeoisie nationale d’opprimer d’autres nations, c’est la politique ouvrière national-liberale, c’est l’alliance d’une infime partie d’ouvriers privilégiés avec «leur» bourgeoisie nationale contre la masse des prolétaires et des exploités. Les socialistes qui mènent cette politique sont en fait des chauvins, des social-chauvins. La politique consistant à voter les crédits militaires et à entrer dans les ministères, la politique de la «Burgfrieden» (Paix civile), etc., est une trahison du socialisme. L’opportunisme, engendré par les conditions de l’époque «pacifique» revolue, a maintenant accompli sa rupture complète avec le socialisme et est devenu un ennemi avéré du mouvement de libération du prolétariat. La classe ouvrière ne peut atteindre ses objectifs d’une portée historique mondiale sans mener la lutte la plus résolue contre l’opportunisme et le social-chauvinisme déclarés (la majorité des partis sociaux-démocrates de France, d’Allemagne et d’Autriche, Hyndman, les Fabiens et les trade-unionistes en Angleterre, Roubanovitch, Plékhanov et ‘Nacha Zaria’ en Russie, etc.), ainsi que contre le «centre» qui a cédé les positions du marxisme aux chauvins. Le manifeste de Bâle, unanimement adopté en 1912 par les socialistes du monde entier en prévision d’une guerre entre les grandes puissances exactement semblable à celle qui se déroule actuellement, a nettement reconnu le caractère impérialiste et réactionnaire de cette guerre, déclaré qu’il considérait comme un crime que les ouvriers d’un pays tirent les uns sur les autres, et proclamé l’imminence de la ‘révolution prolétarienne’, précisément en liaison avec cette guerre. Effectivement, la guerre crée une situation révolutionnaire; elle engendre un état d’esprit révolutionnaire et une effervescence révolutionaire dans les masses; elle suscite partout, dans la meilleure partie du prolétariat, une prise de conscience du danger mortel que représente l’opportunisme et accentue la lutte contre ce dernier” [V.I. Lenin, ‘Projet de résolution de la gauche de Zimmerwald’, 2 septembre 1915] [(in) Rémi Adam a cura, «L’ ennemi principal est dans notre propre pays». L’opposition à la guerre imperialiste. Textes de 1914 à 1916», Pantin, 2014] [Lenin-Bibliographical-Materials] [LBM*]
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- Articolo pubblicato:21 Aprile 2017