“L’oeuvre de Karl Marx: ‘Salaires, prix et profits” est née d’une discussion sur les syndicats qui eut lieu au sein du Conseil général de l’Association générale des travailleurs’ (1re Internationale). Cette discussion, qui s’explique par l’épidémie de grèves pour augmentations de salaires, existant alors, commença le 2 janvier 1865, mais c’est du 20 au 27 juin qu’elle s’engagea à fond entre Marx et Weston. Le Conseil général décida l’impression du discours de Marx. Cette décision ne fut pas executée, et ce ne fut qu’après la mort d’Engels qu’on trouva dans ses papiers le manuscrit anglais de Marx, qui fut publié par sa fille Eléonore en 1898. La première traduction française en fut faite par Charles Longuet (Edition Giard et Brière). Le discours de Marx comprend deux parties. Dans la première, Marx critique la théorie du salaire de Weston, dans la seconde (…) il expose sa théorie célèbre de la valeur et de la plusvalue. John Weston, l’adversaire de Marx, ètait membre du Conseil général de l’Association internationale des travailleurs. Dans une lettre à Engels, du 4 novembre 1864, Marx caractérise Weston de la façon suivante: “D’ailleurs un vieux disciple de Owen, Weston, aujourd’hui fabricant lui-même, un brave homme tout à fait charmant, a établi un programme d’une confusion extrême et d’une prolixité inouïe”. En ce qui concerne l’objet de sa discussion avec Marx, Weston, comme nous l’indiqua Marx dans sa critique, estimait que l’ensemble de la production nationale d’un part, et le montant des salaires réels d’autre part, sont des grandeurs constantes fixées par des lois économiques inéluctables, que la volonté des capitalistes, ou l’effort ouvrier ne peuvent essentiellement modifier. Une hausse des salaires amènerait automatiquement une augmentation des prix des marchandises sans aucun avantage pour les ouvriers. Ensuite, ajoutait Weston, s’il se produisait une hausse générale des salaires, il serait même impossible de payer ceux ci, la quantité de l’argent en circulation étant fixe. Comme le fait remarquer Marx, l’assertion que “les salaires déterminent les prix des marchandises” revient à dire que “la valuer est déterminée par la valeur”; mais qu’est-ce que la valeur? Ici Marx, ayant terminé l’exposé critique des idées de Weston, établit magistralement, comme on le verra dans les pages qui suivent, en quoi consistent la valeur et la plus-value. De l’établissement de ces prémisses scientifiques, il aboutit, par une série de démonstrations – dont on admirera la rigueur logique – à l’affirmation de la nécessité de l’action de classe du prolétariat” [Introduzione a: K. Marx, ‘Salaires, prix et profits, Paris, 1945]
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- Articolo pubblicato:17 Luglio 2015