“L’Allemagne aura des alliés, mais, à la première occasion, elle les lâchera, comme ses alliés lâcheront l’Allemagne. Enfin, pour la Prusse-Allemagne, il ne peut plus y avoir d’autre guerre que mondiale, ou mieux, une guerre mondiale d’une ampleur et d’une intensité jamais connues. Huit à dix millions de soldats s’entr’égorgeront en vidant l’Europe de toute substance, comme jamais un essaim de sauterelles n’a dépouillé un pays. Les dévastations de la Guerre de Trente ans, concentrées sur trois ou quatre ans, s’étendront à tout le continent. Les famines, les épidémies et la misère aiguë ramèneront à la barbarie les armées comme les masses populaires. Le chaos indescriptible de l’activité humaine dans le commerce, l’industrie et les communications entraînera la banqueroute générale. Les vieux Etats avec leur sagesse traditionnelle s’effondreront; des dizaines de couronnes rouleront sur le pavé, et personne ne daignera les ramasser. Il n’est possible de prévoir comment tout cela finira, et lequel des belligérants sortira victorieux du combat. Un seul résultat est absolument sûr: tout le monde sera épuisé, et nous aurons les conditions pour la victoire finale de la classe ouvrière” [Friedrich Engels, Ce qui attend l’Europe, ‘Sozialdemokrat’, 15 Janvier 1888, Londres, 15 Décembre 1887] [(in) Marx Engels, Ecrits militaires. Violence et constitution des Etats europeens modernes, 1970]
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- Articolo pubblicato:1 Luglio 2014