“Il est impossible d’écrire en détails la vie militante de Lafargue, car ce serait retracer l’histoire du mouvement ouvrier français, du Parti ouvrier français d’abord (il fut l’un de ses chefs, secrétaire pour les relations internationales, Guesde étant le secrétaire pour l’intérieur) et, après l’unité, l’un des chefs de la tendance “guesdiste” dans le Parti socialiste unifié. A chaque congrès du Parti socialiste unifié, Lafargue intervenait avec autorité. Citons son discours au congrès de Toulouse (1908) dans lequel il se déclara partisan de la dictature du prolétariat: “Les socialistes en sont pas des parlementaires, ils sont au contraire des antiparlementaires qui veulent renverser le gouvernement, ce régime du mensonge et de l’incohérence” (…). Lafargue fut un polémiste hors ligne, mordant, incisif, d’un esprit étincelant. Il ne s’abaissa jamais à la trivialité et ses écrits sont des modèles du genre. Il fut puissamment secondé dans son travail par sa femme Laura, deuxième fille de Marx. Elle publia avec lui ‘Du Socialisme utopique au socialisme scientifique’ d’Engels. Elle traduisit avec lui le ‘Manifeste du Parti communiste’. Seule, elle publia la traduction d’oeuvres de son père et d’Engels: ‘Révolution et contre-révolution en Allemagne’, Contribution à la critique de l’économie politique'” [J. Varlet, Préface] [(in) Paul Lafargue,  théoricien du marxisme. Textes choisis, annotés et préfacés par J. Varlet, 1933]