“(…) les coalitions n’ont pas cessé un instant de marcher et de grandir avec le développement et l’agrandissement de l’industrie moderne. C’est à tel point maintenant que le degré où est arrivée la coalition dans un pays marque nettement le degré qu’il occupe dans la hiérarchie du marché de l’univers. L’Angleterre, où l’industrie a atteint le plus haut degré de développement, a les coalitions les plus vastes et les mieux organisées. En Angleterre, on ne sèen est pas tenu à des coalitions partielles, qui n’avaient pas d’autre but qu’une grève passagère, et qui disparaissaient avec elle. On a formé des coalitions permanentes, des ‘trade-unions’ qui servent de rempart aux ouvriers dans leur luttes avec les entrepreneurs. Et à l’heure qu’il est, toutes ces ‘trade-unions’ locales trouvent un point d’union dans la ‘National Association of United Trades’, dont le comité central est à Londres, et qui compte déjà 80 000 membres. La formation de ces grèves, coalitions, ‘trade-unions’ marcha simultanément avec les luttes politiques des ouvriers qui constituent maintenant un grand parti politique sous le nom de ‘Chartistes’ (63). C’est sous la forme des coalitions qu’ont toujours lieu les premiers essais des travailleurs pour ‘s’associer’ entre eux”  [Karl Marx, Misère de la philosophie, préface de Jean Kessler, 2002]  (63) “Selon Engels, le Chartisme est “le premier parti ouvrier au monde”. Né en 1837, il marque l’apparition de la classe ouvrière sur la scène politique. Les revendications de la “Charte du peuple”, proposée et rejetés trois fois par le Parlement, étaient de nature politique (suffrage universel, scrutin secret, etc.) et non sociale. Ne parvenant pas à intégrer les luttes sociales, le Chartisme mourut dans les années cinquante, victime de ses dissensions (Cf. art. “Chartisme” dans le ‘Dictionnaire critique du marxisme’, op. cit)”]