“Dans ses oeuvres  de jeunesse et aussi dans quelques-unes de ses oeuvres ultérieures, Kant a été un allié des représentants de la Philosophie des Lumières du XVIII° siècle. Dans nombre des ses écrits il défendit la tolérance en matière religieuse, la liberté de pensée, l’humanisme et les droits de la personne humaine. Son écrit: ‘Histoire universelle de la Nature et théorie du ciel’, fut le premier à battre en brèche la pensée métaphysique en matière de sciences de la nature et fut, dans ce domaine “la source de tout progrès ultérieur” (Engels). Dans maints de ses ouvrages, Kant a contribué positivement au développement de la dialectique prémarxiste. Friedrich Engels, qui souligna plus d’une fois ces aspects positifs de la philosophie kantienne, a pu dire à bon droit: “…Nous autres, socialistes allemands, sommes fiers de descendre non seulement de Saint-Simon, Fourier et Owen, mais aussi de Kant, Fichte et Hegel” (Fr. Engels, L’Evolution du socialisme de l’utopie à la science). Kant, dont la philosophie représente, ainsi le constata Lénine, une “conciliation du matérialisme et de l’idéalisme”, fu, par la suite, critiqué aussi bien par les représentants du matérialisme que par ceux de l’idéalisme (voir Lénine, ‘Matérialisme et Empiriocriticisme’). Les matérialistes réfutaient la théorie kantienne de l’impossibilité à connaître la “chose en soi”, c’est-à-dire la réalité objective et existant véritablement, son affirmation du caractère transcendental de l’idée de temps et d’espace (l’hypothèse idéaliste que l’espace et le temps ne sont pas des formes existantes de la matière, mais possèdent seulement une existence dans le monde des idées) et sa thèse de la possibilité d’accéder à des connaissances indépendantes de toute expérience” [Georg Klaus, ‘Kant et la paix. (Doctrine et histoire)’, Cahiers Internationaux, Numero 58 Juillet-Août 1954]