“Le ‘Vorwaerts’ se glorifie tous le jours que des centaines de milliers de sociaux-démocrates sont morts pendant la guerre “pour l’idée d’une Allemagne plus belle et plus libre”… Il oublie seulement d’expliquer pourquoi cette Allemagne plus belle s’est trouvée être l’Allemagne d’Hitler-Hugenberg. En réalité, les ouvriers allemands, de même que les ouvriers des autres pays belligérants, sont morts en tant que chair à canon, en tant qu’esclaves du capital. Idéaliser ce fait, c’est continuer la trahison du 4 août 1914. Le ‘Vorwaerts’ continue à se référer à Marx, à Engels, à Wilhelm Liebknecht, à Bebel, qui de 1848 à 1871 parlèrent de la lutte pour l’unité de la nation allemande. Références mensongères! A l’époque, il s’agissait d’achever la révolution bourgeoise. Tout révolutionnaire prolétarien devait combattre le particularisme et le provincialisme qui survivaient à la féodalité. Tout révolutionnaire prolétarien devait combattre ce particularisme et ce provincialisme au nom de la création d’un Etat national. Aujourd’hui, un objectif de ce genre ne revêt un caractère de progrès qu’en Chine, en Indochine, en Inde, en Indonésie et autres pays coloniaux et semi-coloniaux arriérés. Pour les pays avancés d’Europe, les frontières nationales sont exactement les mêmes chaînes réactionnaires qu’autrefois les frontières féodales. “La nation et la démocratie sont jumelles”, répète le ‘Vorwaerts’. C’est vrai! Mais ces jumelles sont devenus vieilles, infirmes et sont tombées en enfance. La nation comme un tout économique, et la démocratie come forme de domination de la bourgeoisie se sont transformées en chaînes pour les forces productives et la civilisation. Rappelons encore une fois Goethe: “Tout ce qui naît est digne de périr” [Léon Trotsky, Écrits, 1928-1940. Tome III. La tragédie de la classe ouvrière allemande. La revolution espagnole, 1959]
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- Articolo pubblicato:6 Febbraio 2013