“Nous n’avions nullement l’intention de communiquer les nouveaux résultats scientifique exclusivement au monde “savant” par l’intermédiaire de gros volumes. Au contraire. Nous nous étions tous deux déjà profondément engagés dans le mouvement politique; nous avions une certaine attache avec le monde savant, notamment en Allemagne occidentale et nous entretenions de nombreuses relations avec le prolétariat organisé. Notre devoir était de fonder scientifiquement notre conception. Mais il était tout aussi important pour nous d’amener à notre conviction le prolétariat européen et particulièrement celui de l’Allemagne. Dès que tout fut bien clair en nous-même, nous nous mîmes au travail. Nous fondâmes, a Bruxelles, une société ouvrière allemande, et l’on s’empara de la ‘Deutsch Brüsseler Zeitung’ qui nous servit d’organe jusqu’à la révolution de février. Nous étions en relation avec la fraction révolutionnaire des chartistes anglais par l’entremise de Julian Harney, rédacteur de l’organe central du mouvement ‘The Northern Star’, où je collaborais. Nous composions de même une sorte de cartel avec les démocrates de Bruxelles (Marx était vice-président de l’Association démocratique) et avec les social-démocrates français de la ‘Réforme’ à laquelle je communiquais des nouvelles sur le mouvement anglais et allemand. Bref, les rapports que nous entretenions avec les organisation radicales et prolétariennes comblaient nos désirs” [F. Engels, Contribution a l’histoire de la Ligue des communistes] [in Karl Marx Friedrich Engels, Manifeste du Parti Communiste. Suivi de la Contribution à l’histoire de la Ligue des Communistes par F. Engels et d’un Index historique, 1945]