“Depuis le IV° Congrès de l’I.C. et l’échec de la Révolution allemande (Oct. 1923) – c’est à cette date que nous faisons remonter, disons-le une fois pour toutes, le début des “erreurs” et des “errements” de l’Internationale Communiste, – on essayerait en vain de retrouver dans le monceau de documents bureaucratiques fournis aux militants par le plus hautes instances de l’Internationale un semblant d’analyse objective de la situation du capitalisme mondial: rien qui repose sur des bases marxistes, et ne s’inspire pas de ce détestable et vil esprit d’opportunisme politique, tendant de plus en plus à ravaler notre III° Internationale au rang de la II°. Il va de soi que l’analyse marxiste de la période historique, actuelle, ne saurait être exempte de risques et d’erreurs: “On ne peut jamais atteindre à une vue claire sur l’histoire économique d’une période donnée pendant cette période même: on n’y parvient qu’après coup quand les matériaux ont été rassemblés et examinés. La statistique est ici une ressource nécessaire et elle ne vient qu’après. Aussi, dans l’histoire contemporaine courante, ne se voit-on que trop souvent forcé de regarde comme constant le facteur décisif et de considérer comme invariable, comme s’appliquant à toute la période, la situation économique que l’on a rencontrée au début de cette période”. Cette observation, parfaitement juste, formulée par Engels, en 1895, dans sa préface à la première édition des articles de Marx sul ‘La Lutte des classes en France de 1848 à 1850’, ne saurait pourtant excuser les erreurs et les fautes inouïes, singulièrement persistantes, des dirigeants de l’Internationale Communiste. Ainsi, depuis déjà plus de cinq années, l’Internationale Communiste se traîne-t-elle lamentablement à la remorque de l’histoire, perdant peu à peu la confiance que les prolétaires du monde entier portaient depuis 1917 aux révolutionnaires d’Octobre, qui, sous Lénine et Trotsky, furent leurs guides clairvoyants” [Marcel Fourrier, Les problèmes de l’Impérialisme et les fautes de l’I.C. (Vers un redressement communiste), Contre le Courant, 25 fevrier 1929]