“”Ni la mer d’Azov, ni la mer Noire, ni la mer Caspienne ne pouvaient ouvrir à Pierre ce passage direct sur l’Europe…La carrière militaire de Pierre le Grand se résume en quatre guerres. La première, dirigée contre la Turquie et dont les fruits furent perdus dans la seconde était, à plus d’un égard, la continuation de la lutte traditionnelle avec les Tatares; elle fut en outre le prélude de la guerre contre la Suède, dont celle avec la Perse fut l’épilogue. La guerre avec la Suède absorba pendant vingt et une années l’activité militaire du tsar, soit la plus grande partie de son règne. Que l’on considère ses buts, ses résultats ou sa durée, on est en droit de l’appeler ‘la’ guerre de Pierre le Grand. Toute son oeuvre repose en effet sur la conquête de la côte baltique”. Marx dit avoir trouvé ainsi la clé de l’énigme à l’existence du colosse russe. Du même coup il découvre où se situe la source de l’esclavage anglo-russe qui pèse que l’Europe de son temps. “En toute occurrence la Moscovie n’a pu devenir l’Empire grand-russe qu’en se transformant de puissance continentale à moitié asiatique en puissance maritime hégémonique dans la Baltique. Mais ce simple fait ne doit-il pas déjà nous suggérer toute notre conclusion, à savoir que ‘l’Angleterre, la plus grande puissance maritime de l’époque’ – qui plus est, une puissance maritime qui se trouvait aux portes de la Baltique où, depuis le milieu du XVIIe siècle, elle jouait le rôle d’arbitre suprême – doit avoir été pour quelque chose dans ce grand bouleversement (…)” [D. Riazanov, Origine de l’hégémonie de la Russie en Europe] [in Karl Marx Friedrich Engels, La Russie, 1974]
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- Articolo pubblicato:5 Ottobre 2012