“Les idées, écrit Marx, citant Bauer, que la Révolution française avait fait avancer, n’ont pas mené au-dela de la ‘situation’ qu’elle voulait supprimer par la violence. “Des ‘idées’ ne peuvent jamais mener au-delà d’une ancienne situation du monde, elles ne peuvent en tout temps que mener au-delà  des idées de cette ancienne situation. Généralement parlant, des idées ‘ne peuvent rien mener à bonne fin’. Pour mener à bonne fin les idées, il faut les hommes, qui mettent en jeu une force pratique”. La Révolution française a engendré les idées du communisme (Babeuf) qui, élaborées de façon conséquente, contenaient l’idée de l’ordre nouveau du monde. A propos des paroles de Bauer, selon lesquelles l’Etat doit maintenir la cohésion des différents atomes égoïstes, Marx répond que les membres de la société bourgeoise ne sont nullement, a dire vrai, des atomes, ils se l’imaginent soulement; car ils ne se suffisent pas à eux-mêmes comme des atomes; ils ont des relations avec les autres hommes, leurs besoins les mettant à chaque moment dans cette dépendance. “C’est donc la ‘nécessité naturelle, ce sont les propriétés essentielles de l’homme’, tout aliénées qu’elles semblent, c’est ‘l’interêt’ qui tiennent unis les membres de la société bourgeoise, dont le lien ‘réel’ est donc constitué par la vie ‘civile’, et non par la vie ‘politique’… ‘La superstition politique’ est seule à se figurer de nos jours que la vie civile est maintenue cohérente par l’Etat, alors que, en réalité, c’est au contraire l’Etat qui est maintenu cohérent par la vie civile” . Robespierre, Saint-Just et leur parti ont péri parce qu’ils confondaient la société à démocratie réaliste de l’antiquité fondée sur l’esclavage avec l’Etat représentatif moderne à democratie spiritualiste, fondé sur la société bourgeoise. (…)”. [F. Engels K. Marx, La Sainte Famille, Résumé] [in V.I. Lenin, Cahiers philosophiques, 1955]