“Nous n’avons pas encore parlé du marchand. Nous pouvions reculer l’étude de son intervention jusqu’à maintenant, où nous passons de la production marchande simple à la production capitaliste. Le marchand était donc l’élément révolutionnaire de cette societé où tout alors était stable, stable pour ainsi dire per hérédité; où le paysan n’acquérait pas seulement son champ par héritage, et d’une façon presque inaliénable, mais encore sa situation de propriétaire libre, de fermier libre ou dépendant, ou de serf; l’artisan de la ville, son métier et ses privilèges corporatifs, tous les deux leur clientèle, leur marché, leur habilité formée dès la jeunesse en vue de la profession dont ils devaient héritier. Dans ce monde parut le commerçant, qui devait être la cause de la révolution, non comme révolutionnaire conscient, au contraire, come chair de leur chair, sang de leur sang. Le marchand du moyen âge n’était pas du tout individualiste, c’était un partisan de l’association, comme tous ses contemporains. Dans la campagne régnait l’association communale (Markgenossenschaft), née du communisme primitif. Chaque paysan avait, à l’origine, une terre égale, avec des pièces de terre égales de différentes qualités, et une part proportionnellement égale de droits dans la terre communale. Quand la communauté de la ‘Mark’ devint fermée, aucune nouvelle terre ne fut plus répartie; il se produisit, grâce aux héritages, etc., une subdivision des terres et des subdivisions correspondantes du droit communal”. [Friedrich Engels, Etudes sur “Le Capital”. Suivies de deux études de Franz Mehring et de Rosa Luxembourg sur “le Capital”, 1949] (pag 88)