“L’année 1847 est décidément celle où la théorie marxiste des classes se développe le plus rapidement. En décembre, Marx rédige des notes pour sa conférence sur le salaire devant l’Association des ouvriers allemands à Bruxelles, qui, remaniés, vont former ‘Travail salarié et capital’ publié (partiellement) en 1849. Bien que l’édition de cette oeuvre soit postérieure à celle du ‘Manifeste’, elle se rattache cependant directement à ‘Misère de la philosophie’, et clôt – comme le dit Marx lui-même – la première période de ses études économiques (‘Etudes philosophiques, Editions sociales, 1947, p. 70), Il y entreprend “d’approfondir les rapports économiques eux-mêmes sur lesquels se fondent l’existence de la bourgeoisie et sa domination de classe ainsi que l’esclavage des ouvriers” (‘Travail salarié et capital, Editions sociales, 1952, p. 22). La théorie de la plusvalue, “pierre angulaire” de l’économie marxiste se précise ici. La “domination de l’accumulation du travail passé matérialisé, sur le travail immédiat, vivant, qui transforme le travail accumulé en capital” fait que l’activité productrice de l’ouvrier “donne au travail accumulé une valeur plus grande que celle qu’il possédait auparavant”. Ainsi “le capital suppose donc le travail salarié, le travail salarié suppose le capital. Ils sont la condition l’un de l’autre; ils se créent mutuellement… L’accroissement du capital est par conséquent l’accroissement du prolétariat, c’est-à-dire de la classe ouvrière” (idem). Qu’est-ce que la croissance du capital productif? “C’est la croissance de la puissance du travail accumulé sur le travail vivant, c’est la croissance de la domination de la bourgeoisie sur la classe laborieuse.” (p.34). Dans ces conditions, “plus la classe ouvrière augment et accroît la puissance qui lui est hostile, la richesse étrangère qui la commande, plus seront favorables les circonstances dans lesquelles il lui sera permis de travailler de nouveau à l’augmentation de la richesse bourgeoise, au renforcement de la puissance du capital, contente qu’elle est de forger elle-même les chaînes dorées avec lesquelles la bourgeoisie la traîne à sa remorque” (p. 38)” [Eric De-Grolier, Classes et rapports de classes dans le premières oeuvres de Karl Marx] [in Cahiers Internationaux, Revue internationale du monde du travail, n° 55 Avril 1954]
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- Articolo pubblicato:22 Maggio 2012