“Aprés la déclaration de guerre de Napoléon III à la Prusse (19 juillet), les Internationaux parisiens maintinrent ferme leur point de vue: la guerre est dynastique: Napoléon III est l’agresseur, ce qui n’exclut pas des responsabilités secondaires de la part de Guillaume Ier et de Bismarck. Ils marquèrent par leur action continue contre la guerre leur accord pratique avec le premier manifeste du Conseil général de Londres, rédigé par Marx et publié le 23 juillet, qui disait, notamment: “Du côté allemand, la guerre est une guerre de défense; mais qui a mis l’Allemagne dans la nécessité de se défendre? Qui a permis à Louis Bonaparte de lui faire la guerre? La Prusse! C’est Bismarck qui a conspiré avec ce même Louis Bonaparte dans le but d’écraser l’opposition populaire chez soi et d’annexer l’Allemagne à la dynastie des Hohenzollern…Si la classe ouvrière allemande permet à la guerre actuelle de perdre son caractère strictement défensif et de dégénerer en une guerre contre le peuple français, victoire ou défaite ce sera toujours un désastre…”. Et Marx de citer ensuite les déclarations antichauvines des ouvriers allemands, celle adoptée par les représentants de 50.000 ouvriers saxons de Chemnitz, par exemple, en réponse au manifeste des Internationaux parisiens: “Nous sommes heureux de saisir la main fraternelle que nous tendent les ouvriers de France. Attentifs au mot d’ordre: ‘proletaires de tous les pays, unissez-vous!’ nous n’oublierons jamais que les ouvriers de ‘tous’ les pays sont nos ‘amis’ et les despotes de ‘tous’ les pays, nos ‘ennemis’! (Premier manifeste du Conseil général sur la guerre franco-prussienne, réimprimé dans K. Marx, La guerre civile en France, Editions Sociales, 1946, pp. 21-25)” [Jean Dautry, Le problème national devant l’opinion ouvrière a la veille de la Commune de Paris. (Doctrine et histoire), Cahiers Internationaux, n° 44, mars 1953]