“Voici comment Marx s’exprime à ce propos: “… la petite bourgeoisie manufacturière céda la place aux millionnaires de l’industrie, aux chefs de vraies armées industrielles, aux bourgeois modernes” (Manifeste). La classe ouvrière à partir de cet instant se développe en nombre; je dis “en nombre” seulement, parce que sa conscience politique en fait pas encore de grand progrès. “Avec le développement de la bourgeoisie, dit Marx, c’est-à-dire du capital, se développe le prolétariat, la classe des ouvriers modernes, qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital (idem)”. Et voici la progression du nombre des ouvriers. Nous citerons simplement deux chiffres qui sont suffisamment édifiants: en 1851 il y avait environ 1.500.000 ouvriers dans la grande industrie; actuellement il y de 13 à 15 millions de travailleurs salariés.” [Raoul Calas, Le manifeste du parti communiste et le rôle historique de la classe ouvrière, 1953]