“Une fois che le développement de l’industrie aura atteint son apogée et que, sur le marché mondial, commencera pour le capital la phase descendante, la lutte syndicale deviendra doublement difficile: premièrement parce que les conjonctures objectives du marché s’aggraveront pour la force de travail, en ce sens que la demande de force de travail augmentera plus lentement et l’offre plus rapidement que ce n’est le cas actuellement; deuxièmement, parce que le capital lui- même, pour se dédommager des pertes subies sur le marché mondial, s’efforcera d’autant plus énergiquement de réduire la part du produit revenant aux ouvriers. La réduction des salaires est, en effet, selon Marx, l’un des principaux moyens d’arrêter la diminution du taux de profit. L’Angleterre nous offre déjà le tableau du début du deuxième stade du mouvement syndical. Ce dernier se réduit nécessairement de plus en plus à la simple défense des conquêtes déjà réalisées, et même celle-ci devient de plus en plus difficile. Telle est la marche générale des choses dont la contre-partie doit être le développement de la lutte de classe politique et sociale.” [Rosa Luxemburg, Réforme ou révolution?, 1932]