“”Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre”, disaient les plus grands représentants de la démocratie conséquente du XIXe siècle, Marx et Engels, devenus les éducateurs du prolétariat révolutionnaire. Et nous, ouvriers grands-russes, pénétrés d’un sentiment de fierté nationale, nous voulons à tout prix une Grande-Russie fière, libre et indépendante, démocratique, républicaine, qui baserait ses rapports avec ses voisins sur le principe humain de l’égalité, et non sur le principe féodal des privilèges qui avilit une grande nation. Précisément parce que nous la voulons telle, nous disons: on ne peut au XXe siècle, en Europe (fût-ce l’Europe extrême-orientale), “défendre la patrie” autrement qu’en combattant par tous les moyens révolutionnaires la monarchie, les grands propriétaires fonciers et les capitalistes de ‘sa’ patrie, c’est-à-dire les ‘pires’ ennemis de notre patrie; les Grands-Russes ne peuvent “défendre la patrie” autrement qu’en souhaitant la défaite du tsarisme dans toute guerre comme un moindre mal pour les neuf dixièmes de la population de la Grande-Russie, car non seulement le tsarisme opprime économiquement et politiquement ces neuf dixièmes de la population, mais il la démoralise, l’avilit, la déshonore, la prostitue, en l’accoutumant à opprimer les autres peuples, en l’accoutumant à voiler sa honte sous des phrases hypocrites pseudo-patriotiques”. [Lenin, De la fierté nationale des grands-russes] [V.I. Lenin, Sur la politique nationale et l’internationalisme prolétarien, 1969]