“Dans la dernière décennie du XIX° siècle, Engels estima que la situation du capitalisme européen était tout aussi critique que dans les années 1880. Au cours de l’été de 1890, il dit que le déclenchement de la révolution mondiale, ou celui de la guerre mondiale approchaient rapidement, à moins que ce ne fût les deux à la fois. A la fin de 1892, il écrivait qu’on pouvait s’attendre à des temps agités et que les vagues montaient déjà haut. Vers la fin de l’année 1893, il compara la situation intérieure dans les pays d’Europe à celle qu’ils avaient connue dans les années qui précédèrent la révolution de 1848, ajoutant cependant que, cette fois, ce serait le prolétariat qui remplirait le rôle que la bourgeoisie avait alors tenu. Il pensa que la crise serait mûre d’ici cinq à six ans (donc, vers la fin du siècle), et qu’alors existeraient les conditions du grand succès du prolétariat. Au milieu de 1894, il dit que l’offensive du prolétariat européen contre le capitalisme allait commencer et qu’on pouvait espérer qu’elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir triomphé sur toute la ligne. Au début de 1895, il jugea que dans toute l’Europe la situation était critique, et il dit sa conviction de l’imminence du tournant révolutionnaire pour la fin du siècle.” [Erik Molnar, La politique d’ alliances du marxisme (1848-1889), 1967]