“La bourgeoisie vit dans un état de guerre perpétuel; d’abord contre l’aristocratie, puis contre cette catégorie de la bourgeoisie dont les intérêts viennent en conflit avec le progrès de l’industrie, toujours enfin, contre la bourgeoisie des pays étrangers. Dans toutes ces luttes, elle se voit forcée de faire appel au prolétariat, d’user de son concours et de l’entraîner dans le mouvement politique, en sorte que la bourgeoisie fournit aux prolétaires les éléments de sa proprie éducation politique et sociale, c’est-à-dire des armes contre elle-même.” “De plus, des fractions entières de la classe dominante sont précipitées dans le prolétariat… Enfin, au moment où la lutte des classes approche l’heure décisive, le procès de dissolution de la classe régnante, de la société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu’une partie de la classe régnante s’en détache et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui représente l’avenir. De même que jadis une partie de la noblesse se rangea du côté de la bourgeoisie, de nos jours, une partie de la bourgeoisie fait cause commune avec le prolétariat.” “De toutes les classes qui, à l’heure présente, se trouvent face à face avec la bourgeoisie, le prolétariat seul est la classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, est son produit tout spécial.” [Marx] [in Robert Kothen, Le socialisme, 1946]