“Dans la partie de son ouvrage (1) intitulée «Les Grandes Villes», Frédéric Engels découvre la réalité urbaine dans toute son horreur. Pourtant, jamais cette réalité ne s’identifie pour lui avec un simple désordre, encore moins avec le mal, avec une maladie de «la société», comme dans beucoup de textes littéraires et scientifiques jusqu’à notre époque. Londres, Manchester, d’autres agglomérations anglaises, Engels les saisit comme un effets de causes et raisons à connaître, donc à maîtriser (par la connaissance d’abord, ensuite par l’action révolutionnaire). La bourgeoisie détient le capital, c’est-à-dire les moyens de production. Elle en use; elle détermine les conditions de leur usage productif. Sans aucun parti pris dépréciatif, Frédéric Engels met en pleine lumière les puissants contrastes de la réalité urbaine, la richesse et la pauvreté juxtaposées, la splendeur et la laideur (la laideur et la pauvreté recevant de ce voisinage une coloration intense et pathétique). Il commence par une déclaration enthousiaste: «Je ne connais rien de plus imposant que le spectacle offert par la Tamise lorsqu’on remonte le fleuve depuis la mer jusqu’au London Bridge… Tout cela est si grandiose, si énorme qu’on est absasordi et qu’on reste stupéfait de la grandeur de l’Angleterre avant même le pied sur son sol». La centralisation a centuplé la puissance de ces milliers d’hommes; elle a multiplié l’efficacité de leurs moyens. Contropartie de cette prodigieuse richesse sociale, réalisée sous l’égide économique et politique de la bourgeoisie anglaise: les sacrifices. les Londoniens «ont dû sacrifier la meilleure part de leur qualité d’hommes pour accomplir les miracles de la civilisation dont la ville regorge» (p. 60). Des forces qui sommeillaient en eux ont été étouffées, afin que «seules quelques-unes puissent se développer» en se multipliant par l’union avec celles de autres. La cohue des rues a déjà, à elle seule, queque chose de répugnant». Ces personnes, de tout état et de toutes classes, ne sont-elles par ‘toutes’ des hommes possédant les mêmes capacités, le mêmes intérêt dans la quête du bonheur? «Ne doivent-elles pas finalement quêter ce bonheur par les mêmes moyens et procédés? Et cependant, ces gens se croisent en courant, comme s’ils n’avaient riende commun…». Cette indifférence brutale, cet isolement insensible, cet égoïsme borné, ne se manifestent nulel part avec autant d’impudence. L’atomisation est ici poussée à l’extrême. Ainsi Engels introduit aussitôt le thème de la «foule solitaire» et de l’atomisation, la problématique de la rue. Jamais le thème de l’aliénation ne se présente abstraitement pour lui (comme séparé). Il perçoit et saisit concrètement l’aliénation” (pag 13-14) [(1) ‘La situation del la classe laborieuse en Angleterre’, 1842] [Henri Lefebvre, La pensée marxiste et la ville, Casterman, Paris, 1972]
[‘Nella parte della sua opera (1) intitolata “Grandi città”, Frédéric Engels scopre la realtà urbana in tutto il suo orrore. Tuttavia, questa realtà non viene mai identificata per lui con il semplice disordine, tanto meno con il male, con una malattia della “società”, come in molti testi letterari e scientifici fino ai nostri giorni. Londra, Manchester, altre città inglesi, Engels le coglie come effetto di cause e ragioni da conoscere, quindi da dominare (prima attraverso la conoscenza, poi attraverso l’azione rivoluzionaria). La borghesia detiene il capitale, cioè i mezzi di produzione, li utilizza, determina le condizioni del loro uso produttivo. Senza alcun pregiudizio dispregiativo, Frédéric Engels evidenzia i potenti contrasti della realtà urbana, ricchezza e povertà giustapposte, splendore e bruttura (bruttura e povertà ricevono un colore intenso e patetico da questo accostamento). Esordisce con una dichiarazione entusiastica: “Non conosco niente di più imponente dello spettacolo offerto dal Tamigi quando si risale il fiume dal mare fino al London Bridge… Tutto questo è così grandioso, così enorme che si resta esterrefatti e si rimane stupiti dalla grandezza dell’Inghilterra ancor prima di mettere piede sul suo suolo. La centralizzazione ha centuplicato il potere di queste migliaia di uomini; ha moltiplicato l’efficacia dei loro mezzi. La contropartita di questa prodigiosa ricchezza sociale, realizzata sotto l’egida economica e politica della borghesia inglese: i sacrifici. I londinesi “dovettero sacrificare la parte migliore delle loro qualità di uomini per compiere i miracoli della civiltà di cui la città abbonda” (p. 60). Le forze che giacevano sopite dentro di loro furono soffocate, così che “solo poche poterono svilupparsi” moltiplicandosi attraverso l’unione con quelle degli altri. Il solo trambusto delle strade è già qualcosa di ripugnante. Queste persone, di tutti gli stati e di tutte le classi, non sono “tutte” degli uomini che possiedono le stesse capacità, lo stesso interesse nella ricerca della felicità? “Non dovrebbero alla fine cercare questa felicità con gli stessi mezzi e processi? Eppure queste persone si incrociano correndo, come se non avessero nulla in comune…”. Questa brutale indifferenza, questo insensibile isolamento, questo egoismo limitato, non si manifesta da nessuna parte con tanta sfacciataggine. Qui l’atomizzazione è portata all’estremo. Engels introduce così subito il tema della “folla solitaria” e dell’atomizzazione, il problema della strada. Il tema dell’alienazione non si presenta mai per lui in astratto (come separato). Percepisce e coglie concretamente l’alienazione’]