“La lettre du 11 juillet 1868 (édition russe, page 42 et suiv.) présente un intérêt tout particulier pour l’intelligence complète et profonde du marxisme. Marx y expose très nettement, sous forme de notes polémiques contre les économistes vulgaires, comment ‘il comprend’ ce que l’on appelle la théorie de la valeur «du travail». Ce sont précisément les objections à la théorie de la valeur de Marx qui viennent le plus naturellement à l’esprit des lecteurs les moins préparés du ‘Capital’ et qui sont reprises avec beaucoup de zèle par de médiocres représentants de la «science universitaire» bourgeoise, ce sont ces objections qui sont analysées ici par Marx, brièvement, simplement, avec une remarquable clarté. Marx montre ici la voie qu’il a suivie et qu’il faut suivre pour parvenir à expliquer la loi de la valeru. Il nous enseigne sa ‘méthode’ à partir des objections les plus ordinaires. Il explique la relation qu’il y a entre une question en apparence purement théorique et abstraite comme la théorie de la valeur et, d’autre part, les «intérêts des classes dirigeantes» qui exigent la ‘perpétuation de la confusion’. Il ne reste qu’à souhaiter que tous ceux qui commencent à étudier Marx et à lire ‘Le Capital’ lisent et relisent la lettre que nous indiquons, lorsqu’ils travailleront sur les premiers chapitres du ‘Capital’, qui sont les plus difficiles. Au point de vue théorique, il y a d’autres passages très intéressants dans ces lettres: ceux où Marx donne son appréciation sur divers écrivains. En lisant ces lignes alertes et passionnées, où se révèle l’intérêt brûlant que portait Marx à tous les grands courants d’idées et à leur analyse, on croit entendre la parole même du génial penseur. Outre certaines appréciations jetées en passant sur Dietzgen, l’attention des lecteurs doit se porter sur ce que Marx dit des proudhoniens. La «brillante» jeunesse intellectuelle, issue de la bourgeoisie, qui se rallie «au prolétariat» dans les périodes d’essor du mouvement social, sans pouvoir assimiler le point de vue de la classe ouvrière et travailler avec perséverance et sérieux, «dans le rang» des organisations prolétariennes, est dessinée ici en quelques traits d’une netteté saissante. A la page 35, on trouvera un jugement sur Dühring (1) qui semble contenir tout l’essentiel du livre qu’Engels devait écrire (avec Marx), neuf ans plus tard (…)” (pag 242-243) [(1) En réalité cette «réfutation» de Ricardo est bien antérieure. Voir Lettre de Marx à Engels du 7 janvier 1851, ‘Lettre sur le “Capital”‘ (Éd. soc., 1964), p. 38 et suiv.)] [Marx Karl Marx Jenny Engels Friedrich, ‘Lettres à Kugelmann’, Éditions Sociales, Paris, 1971] [Lenin-Bibliographical-Materials] [LBM]