“On observe ce même recours à l’expertise médicale sur la “question sociale” dans d’autre pays. En Belgique, en Angleterre, par exemple, des rapports sur le travail des enfants sont effectués dans les différentes Académies de médicine. En Belgique, l”Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants’ (88) est effectuée pour le compte du ministère de l’Intérieur par des membres de l’Académie royale de médecine (1848). La durée excessive du travail des enfants est dénoncée: impossibilité de bénéficier d’une scolarisation “normale”; difficulté de suivre avec profit les cours à l’école le soir, en raison de leur épuisement; risque lié à la sécurité des enfants qui sont de ce fait dehors le soir. L’Académie royale de médecine de Belgique note que “les écoles du soir présentent, surtout en hiver, des grands inconvénients sous le rapport des moeurs” (89). En Angleterre, les rapports de la ‘Children Employment Commission’, dont le premier date de 1829, seront très utilisés par Marx (90), pour dénoncer l’exploitation des enfants” [Patrick Fridenson Bénédicte Reynaud, a cura, La France et le temps de travail (1814-2004), 2004] [(88) Cité par Marcel Lecoq, ‘Vers la journée de huit heures’, Paris, Marcel Rivière, 1906, p. 45-48; (89) Ibid., p. 47; (90) Cf,. Karl Marx, ‘Le Capital’, op. cit.. Annexe VIII, p. 1309 et suiv.]