“Cette sous-éstimation du potentiel radical des agriculteurs par la gauche est tout à fait notable dans les révolutions de 1848 – comme en témoigne leur historiographie encore longtemps après la Seconde Guerre mondiale -, même si, dans le sillage de 1848, Friedrich Engels ne considérait pas come totalement utopique, semble-t-il, une deuxième édition de la guerre des Paysans qu’il appelait de ses voeux, tout en en écrivant une histoire populaire. Il avait bien sûr assisté à l’action des revolutionnaires armés dans le sud-ouest de l’Allemagne, une partie du pays où, comme les historiens sont en train de réaliser, 1848 fut essentiellement un mouvement agraire, peut-être le plus important de la sorte depuis la guerre des Paysans au XVIe siècle. Néanmoins, même pour les paysans révolutionnaires, la Révolution française était déja lointaine”[Eric J. Hobsbawm, Aux armes, historiens. Deux siècles d’histoire de la Révolution française, 2007]