‘Les luttes de classes en France, 1848-1850’, ndr] fut sa première tentative d’explication d’un fragment d’histoire contemporaine à l’aide de sa conception matérialiste et en partant des données économiques qu’impliquait la situation. Dans le ‘Manifeste communiste’, la théorie avait été employée pour faire une vaste esquisse de toute l’histoire moderne, dans les articles de Marx et de moi qu’avait publiés la ‘Neue Rheinische Zeitung’ nous l’avions utilisée pour interpréter les événements politiques du moment. Ici, il s’agissait, par contre, de démontrer l’enchaînement interne des causes dans le cours d’un développement de plusieurs années qui fut pour toute l’Europe aussi critique que typique, c’est-à-dire dans l’esprit de l’auteur, de réduire les événements politiques aux effets de causes, en derniere analyse, économiques. Dans l’appréciation d’événements empruntés à l’histoire quotidienne, on ne sera jamais en mesure de remonter jusqu’aux ‘dernières’ causes économiques. Même aujourd’hui où la presse technique compétente fournit des matériaux si abondants, il sera encore impossible, même en Angleterre, de suivre jour par jour la marche de l’industrie et du commerce sur le marché mondial et les modifications survenues dans les méthodes de production, de façon à pouvoir, à n’importe quel moment, faire le bilan d’ensemble de ces facteurs infiniment complexes et toujours changeants, facteurs dont, la plupart du temps, les plus important agissent, en outre, longtemps dans l’ombre avant de se manifester soudain violemment au grand jour. Une claire vision d’ensemble de l’histoire économique d’une période donnée n’est jamais possible sur le moment même; on ne peut l’acquérir qu’après coup, après avoir rassemblé et sélectionné les matériaux” (pag 9) [Friedrich Engels, Introduction, Londres, le 6 mars 1895] [(in) Karl Marx, Les luttes de classes en France, 1848-1850. Suivi de ‘Les journées de juin 1848’ par Friedrich Engels, 1948]