'Il panteismo di Müntzer e Spinoza, due forme verbali teologiche dell'ateismo e del materialismo'

“En décrivant la doctrine de Thomas Munzer, Engels dit que sa philosophie religieuse était proche de l’athéisme. «Sa doctrine théologique et philosophique attaque les points fondamentaux non seulement du catholicisme, mais aussi du christianisme en général. Sous une forme chrétienne, il enseignait un panthéisme qui révèle une analogie frappante avec des conceptions spéculatives contemporaines et qui, par moments, touche même l’athéisme. Il refuse de reconnaître dans la Bible une révélation exclusive et infaillible. La révélation véritable et vivante, à son avis, c’est la Raison, une révélation qui exista de tous les temps, chez tous les peuples, et qui existe encore à notre époque» (1). Ce qu’Engels dit de Munzer est encore plus vrai de Spinoza. La philosophie moderne, comme dit Engels, fut obligée, pendant longtemps, de se servir du masque des ‘formes verbales chrétiennes’. C’est pourquoi, le «panthéisme» de Spinoza plus encore que le panthéisme de Munzer, n’est pas autre chose qu’une forme verbale théologique de l’athéisme et du matérialisme. Et quant à l’attitude de Spinoza envers la Bible, lui aussi refuse de reconnaître en elle la révélation d’un Dieu et il considère ‘la raison’ comme la révélation véritable. Ainsi, Spinoza se rattache historiquement à la pensée hérétique de sectes religieuses et il développe sous une forme scientifique la critique de toutes sortes de conceptions religieuses, arrivant jusqu’à l’athéisme. Il ny a donc pas lie de s’étonner que la doctrine de Spinoza ait immédiatement trouvé de nombreux partisans, avant tout parmi ces mêmes sectaires. «La Hollande, patrie de notre philosophe, foyer à cette époque de toutes sortes de fermentations religieuses, devait immédiatement occuper une position définie par rapport à la doctrine nouvelle (…)» (2)” [A Déborine, ‘Spinoza précurseurs’] [(in) ‘La Revue marxiste’, Paris, n. 1, 1° fevrier 1939] [(1) Engels, ‘La guerre des paysans en Allemagne’, p. 56; (2) Max Grunwald, ‘Spinoza in Deutschland’, 1897, p. 10]