“La Commune de Paris, en tant qu’elle a été socialiste, a été proudhonienne. Presque tous ceux des membres de la Commune qui étaient socialistes, ou bien avaient défendu à l”Internationale’, contre Marx, le socialisme non collectiviste qui avait son fondement dans la critique et dans la doctrine de Proudhon: tel, entre tous, Pindy, ou bien ils étaient des disciples ou des amis de Proudhon; il avait adopté toutes ses idées économiques et politiques, il rèvait que la Commune fu l’initiatrice pacifique de la réforme sociale. “La République de 1871, disait-il dans son discours à l’ouverture des séances de la Commune, est un travailleur qui a surtout besoin de liberté pour féconder la paix”. Membre de la commission des finances, il y déposa un projet de banque d’escompte inspiré par le idées de Proudhon. Courbet était aussi l’ami de Proudhon; il se recommandait de cette amitié dans sa profession de foi à ses électeurs: “Je me sui toujours occupé de la question sociale et des philosophes qui s’y rattachent, marchant dans cette voie parallèlement à mon camarade Proudhon”. Gambon était le disciple de Proudhon, et son lieutenant politique dans la Nièvre, où il fit, à partir de 1863, une active propagande en faveur des ses idées. Charles Longuet tenait de Proudhon toutes ses connaissances économiques et son programme politiques; il avait souvent défendu ses théories dans les réunions publique de la fin de l’empire. Ces hommes, et, à côté d’eux , d’autres plus obscurs, étaient à la Commune les représentants directs du socialisme proudhonien. Ce socialisme n’eut pas même le temps de proposer les mesures et les réformes dont il apportait le désir et l’esprit à l’assemblée révolutionnaire. Mais c’est certainement dans la voie des applications exactes du système de Proudhon qu’ils auraient entraîné et guidé le gouvernement de la Commune, si la Commune avait vécu. Le ‘manifeste de la Commune’ du 19 avril est un manifeste purement et complètement proudhonien” [Hubert Bourgin, ‘Proudhon’, Paris, 1901]