“Ce qui frappe avant tout l’observateur social, c’est la place réservée par Marx à deux résultats “obtenus par le prolétariat britannique”: l’adoption du bill de 10 heures et les premiers effets du mouvement coopératif. Selon Marx, “la loi des 10 heures (réglementant la durée du travail dans les usines) n’avait pas seulement la portée d’un résultat pratique considérable, mais celle ‘”d’une victoire de principe”. En effet, que ne permettait pas d’espérer l’intervention de l’Etat dans la protection de la classe ouvriere et dans l’amélioration de son sort! Quant au mouvement coopératif, le résultat obtenu – et quelles perspectives n’ouvrait-il pas sur l’avenir – était, aux yeux de Marx, “une victoire encore plus belle” que celle du bill des 10 heures. Car, elle n’avait pas dépendu d’une majorité parlementaire fortuite, mais représentait un événement dans le système capitaliste, “réalisé en pleine conscience par le prolétariat lui-même”; et le succès de cet essai “prouvait la supériorité du système de l’association sur le système du salaire”. Mais, pour délivrer les masses, “le système coopératif doit être pratiqué par toute la nation”. Il doit donc disposer de la puissance politique. Ces deux considération jetées par Marx dans son Manifeste de 1864 devait avoir plus tard dans les masses des partis socialistes nationaux un écho prodigieux, que Marx ne pouvait prévoir et qu’il n’a pas prévu” [Cyr. Van Overbergh, Karl Marx. Sa vie et son oeuvre. Bilan du marxisme, 1948]