“Toutes nos découvertes et tous nos progrès semblent avoir pour résultat de doter de vie intellectuelle les forces matérielles et de dégrader la vie humaine à une force matérielle. Cet antagonisme entre l’industrie et la science modernes d’une part, et la misère et la décomposition morale d’autre part, cet antagonisme entre les forces productives et les rapports sociaux de notre époque est un fait tangible, écrasant et impossibile à nier. Tels partis le déplorent, d’autres souhaitent se débarrasser de la technique moderne, pour peu qu’ils se délivrent des conflits modernes; ou bien s’imaginent qu’un progrès aussi important dans l’industrie doit nécessairement s’accompagner d’une régression non moins considérable en politique. Pour notre part, nous ne nous abusons pas quant à la nature de l’esprit retors qui ne cesse d’imprégner toutes ces contradictions. Nous savons que pour faire oeuvre utile les forces nouvelles de la société ont besoin d’une chose, à savoir d’hommes nouveaux qui maîtrisent ces forces; et ces hommes nouveaux, ce sont les travailleurs. Il sont tout autant une invention des temps modernes que les machines elles-mêmes. Dans les symptômes qui déconcertent la bourgeoisie, l’aristocratie et les piètres prophètes de la regression, nous retrouvons notre brave ami, Robin Goodfellow, la vieille taupe capable de travailler si vite sous terre, l’excellent mineur – la révolution.” [Karl Marx, Appel au prolétariat anglais, 1856, traduzione di L. Janover e M. Rubel] [in AA.VV. ‘De l’usage de Marx en temps de crise’, 1984]